Analyse
Un rondeau est un outil qui permet de créer des effets. Il y a une codification datant du XVe siècle. Il est supplanté par le sonnet importé d’Italie par Marot. Il est constitué des trois couplets : le premier et le dernier ont le même nombre de vers, le deuxième seulement la moitié.
Aux couplets 2 et 3, il y a une reprise d’une partie du 1er couplet ou de sa totalité. La reprise a toujours un sens différent. Le lecteur s’y attend. C’est la clef du poème. La reprise du premier vers se nomme le « rentrement », par exemple « comme Dido » dans ce poème.
Seul le début du premier vers est repris dans ce poème. Tout le poème est construit sur cette comparaison, il y a un parallèle entre Maguelonne et Dido. C’est Marot qui fait le parallèle. On a changé de locuteur, ici c’est l’auteur ou l’acteur. C’est le génie de Marot, non plus le drame. Dido vient de l’Enéide, de Virgile.
Marot se compare à Virgile. Son nom est Virgilius Maro. Marot se compare à Maro. Il s’agit d’une paronomase, un travail de virtuosité, une comparaison de distance. La comparaison rapproche et distingue, c’est le propos de ce poème.
ATTENTION POUR CETTE EXPLICATION, NOUS PRENONS LE TEXTE ORIGINAL ET NON LA VERSION EN FRANÇAIS MODERNE. C’EST POUR CELA QUE L’ON ECRIT DIDO ET NON DIDON.
[Comme[1] Didon, / qui moult se courrouça[2],/
Lorsqu ’Énéas seule la délaissa[3] (tout est au passé simple )
En son pays[4]:/ tout ainsi [5] Maguelonne (proposition principale)
Mena son deuil[6].] [Comme[7] très sainte et très bonne (contre-rejet)
En l’hôpital toute sa fleur passa[8].] (Les deux strophes sont liées) (Met l’accent sur la durée, verbe à la fin)
[Nulle Fortune[9] oncques ne la blessa.] (Il ne lui arrive rien, blessure d’amour. La négation ne supprime pas la blessure. On dramatise cette période. Verbe à la fin)
[Toute constance en son cœur amassa, (répétition anaphorique), (progression sémantique)
Mieux espérant[10]:/ et ne fut point