Andromaque v1356-1386
Analyse de la scène 5 de l’acte IV, v. 1356-1386
Examiner sous quelles formes s’exprime la passion amoureuse dans cette tirade
I. L’expression de la jalousie et de la violence
a. Soit par ses remarques, soit par son silence, Pyrrhus, venu pourtant se justifier, se montre particulièrement malhabile dans cette scène. Montrez comment il déclenche la colère d’Hermione au vers 1356 et au vers 1375. Au vers 1356: Pyrrhus croit ce qui l’arrange, à savoir qu’Hermione ne l’aimait pas et ne voulait l’épouser que par devoir. Très maladroitement, il suppose donc que la jeune femme n’éprouvait rien pour lui — ce qu’Hermione, dévorée par la passion, ne peut supporter. Le vers
1375 contient en fait une didascalie interne. Hermione vient de demander à Pyrrhus de différer son mariage et attend une réponse, qui ne vient pas. Non seulement Pyrrhus ne répond pas (il pourrait, quitte à mentir, accepter la proposition d’Hermione), mais il manifeste même des mouvements d’impatience
(v. 1376-1378) et cherche Andromaque des yeux (v. 1379). Il n’en faut pas plus pour réveiller la jalousie d’Hermione et la faire redoubler de colère.
b. Des invectives sont des paroles violentes et injurieuses, proches des insultes ; elles sont liées au registre polémique. Étudiez la violence de certains vers dans cette tirade en vous appuyant sur les termes et les procédés qui relèvent de l’invective. Commentez en particulier l’expression « ta
Troyenne » (v. 1377). De nombreux adjectifs et substantifs péjoratifs comme « cruel » (répété aux vers
1356 et 1366), « parjure » (v. 1362), « ingrat » (v. 1368), « perfide » (v. 1375)
, mais aussi « tes infidélités » (v. 1359), « m’abandonne » (v. 1385), relèvent de l’invective. Nous remarquons également de nombreux procédés caractéristiques : l’adresse directe, notamment les apostrophes et les impératifs, omniprésents tout au long de la tirade. La cruauté de Pyrrhus est également mise en valeur dans l’alliance de mots du vers 1367: «