Ce monologue tragique est souligné par l’expression d’une passion douloureuse. Tout d’abord, Hermione ressent passion mais aussi en colère. En effet, tout au long du texte, Hermione change plusieurs fois d’avis sur ses sentiments. Elle utilise une série d’exclamations comme «le cruel !» qui confirme la haine puis il y a un retournement exprimer par «mon lâche cœur s’intéresse pour lui» (vers 12), ou l’amour est donc encore présent. Puis à nouveau, elle exprime la fermeté de sa résolution «ne révoquons point l’arrêt de mon courroux : qu’il périsse !» (Vers 15). Cela nous permet de constater que ses sentiments sont partagés. De plus, elle ne parvient pas à raisonner car elle est envahie par des sentiments contradictoires montrés par des champs lexicaux qui s’opposent comme celui de la haine : «chagrin», «cruel», «courroux» qui met en évidence sa colère et celui de l’amour : «aimer», «hyménée», «cœur» qui rappelle la tendresse qu’elle a pour Pyrrhus. Ces champs lexicaux se succèdent très rapidement et prouvent ainsi qu’elle est complètement déboussolée.Par ailleurs, Hermione est égarée. Effectivement au début du monologue, Hermione se pose beaucoup de questions ne trouvant pas de réponses comme «Où suis-je ?» «Qu’ai-je fais ? » avec la présence du passé composé et du présent ainsi avec le parallélisme « Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ? ». Cette succession de questions courtes donne un rythme rapide et dynamique à ce monologue, ce qui révèle qu’Hermione est perdue, qu’elle ne sait plus quoi faire. Au vers 3, l’adjectif « errante » est au début du vers et donc détaché du reste. Puis l’antithèse pose une question décisive : «ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais ?» (Vers 4). Cela prouve l’hésitation du personnage, Hermione est déroutée. D’autre part, elle invente des scénarios délirants comme on peut le constater «Le perfide triomphe et se rit de ma rage» (vers 17) ou «Il juge encor de moi par mes bontés passées» (vers 21).