Andromaque
Elle est pourtant critiquée par ses rivaux, dont Subligny qui rassemble la plupart des reproches faits à la tragédie dans une comédie, La Folle Querelle, jouée l'année suivante par la troupe de Molière[2].
Selon Voltaire, « Il y a manifestement deux intrigues dans l'Andromaque de Racine, celle d'Hermione aimée d'Oreste et dédaignée de Pyrrhus, celle d'Andromaque qui voudrait sauver son fils et être fidèle aux mânes d'Hector. Mais ces deux intérêts, ces deux plans sont si heureusement rejoints ensemble que, si la pièce n'était pas un peu affaiblie par quelques scènes de coquetterie et d'amour plus dignes de Térence que de Sophocle, elle serait la première tragédie du théâtre français »[3].
Selon le critique Félix Guirand, la pièce constitue un tournant dans l'histoire du théâtre français en cela que Racine « renouvelle le genre tragique en substituant à la tragédie héroïque de Corneille et à la tragédie romanesque de Quinault, la tragédie simplement humaine, fondée sur l'analyse des passions et particulièrement de l'amour ». Par ailleurs, l'auteur privilégie « une diction simple, qui reproduit avec aisance l'allure de la prose, sans jamais perdre la couleur poétique », contrastant avec le « style tendu, pompeux et volontiers déclamatoire de Corneille »[4].
Contrairement à d’autres pièces de Racine, le succès d'Andromaque n’a fléchi à aucune époque et la pièce a toujours été l’une des plus jouées à la Comédie-Française.