André Malraux
« Il vous sera utile de garder Malraux. Taillez pour lui un ministère, par exemple, un regroupement de services que vous pourrez appeler « Affaires culturelles ». Malraux donnera du relief à votre gouvernement. »
Malraux accepte. La création, actée le 3 février 1959, d'un ministère dédié permet à De Gaulle, de signifier que le rayonnement mondial de la France devait se faire aussi par la culture.
Le nouveau ministère inclut les services qui dépendaient jusqu'alors de divers ministères : l'Éducation nationale (Direction générale des Arts et Lettres, Direction de l'Architecture, Direction des Archives de France), l'Industrie et du Commerce (Centre national de la cinématographie), et les activités culturelles du Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports. Plus tard, en 1975, la Direction du livre rassemblera également divers services gouvernementaux.
La politique culturelle du Ministère est définie comme un désir de démocratisation de la culture, même si André Malraux n’a jamais employé ce mot. Le décret du 24 juillet 1959 créant le ministère, lui donne la « mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ». Il s’agit moins de faire venir tout le monde à la culture, que de permettre à tous ceux qui le désirent, d’y accéder. Les Maisons de la Culture, qui ouvrent dans plusieurs capitales régionales (Grenoble, Amiens, Bourges...), ainsi que les comités régionaux des affaires culturelles (ancêtres des DRAC) illustrent l'effort de diffusion régionale, axé sur les arts nobles.
L’autre grande caractéristique de la politique malrucienne est son refus des dispositifs pédagogiques. Pour lui, l’action culturelle doit être fondée sur le « choc artistique », qui consiste à croire aux qualités