Anna gavalada
DES ANN:ÉES
Pendant des années j'ai eru que eette femme était en dehors de ma vie, pas tres loin peut-étre mais en
dehors.
Ou'elle n'existait plus, qu'elle vivait tres loin, qu'elle n'avait jamais été aussi belle que va, qu'elle appartenait au monde du passé. Le monde de quand j'étais jeune et romantique, quand je eroyais que l'amour durait toujours et que rien n'était plus grand que mon amour pour elle. Toutes ees bétises, J'avais vingt-six ans etj'étais sur le quai d'une gare. Je ne eomprenais pas pourquoi elle pleurait tanto Je la serrais dan s mes bras et m' engouffrais dans son eou. Je eroyais qu'elle était malheureuse paree que je partais et qu'elle me laissait voir sa détresse. Et puis quelques semaines plus tard, apres avoir piétiné mon orgueil eomme un malpropre au téléphone ou en gémissant dans des lettres trop longues, j'ai fini par eomprendre. Que ee jour-la elle flanehait paree qu'elle savait qu'elle regardait mon visage pour la derniere fois, que c'était sur moi qu'elle pleurait, sur ma déppuille. Et que la eurée ne lui faisait pas plaisir. ""
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.. . . \~~ P en d ant d es mois, je me SUlS cogne partout. Je ne faisais attention a rien et je me suis cogné partout. Plus j'avais mal, plus je me cognais. J'ai été un garcon délabré admirable: tous ces jours vides OU j'ai donné le change. En me levant, en travaillant jusqu'a 1'abrutissement, en me nourrissant sans faire d'histoires, en buvant des hieres avec mes collegues et en continuant de rire grassement avec mes freres alors que la moindre pichenette du moindre d'entre eux aurait suffi a me briser neto Mais je me trompe. Ce n'était pas de la vaillance, e'était de la connerie: paree que je croyais qu' elle reviendrait. J'y croyais vraiment. Je n'avais rien vu venir et mon cceur s'était completement déglingué sur un quai de gare un dimanche soir. Je n'arrivais pas a me résoudre et je me cognais dans tout et n'importe quoi. Les années qui ont suivi ne m'ont fait aucun