Annalyse d'un autoportrait de jean-michel basquiat
Acrylique, craie grasse, collage, 182x122 Cm
On peut séparer ce tableau en deux parties : Le haut représente la culture hip-hop et le bas la culture graffiti, de la rue. Le regardeur est invité à chercher des indices ,des codes urbains ou nomades comme le langage codé des Hobos ( vagabonds) , des mots à double sens comme “TAR” ( trad :1/ goudron 2/ sens péjoratif mot à connotation raciste), des montages façon “cut-up” de Burroughs (technique aléatoire où les mots et textes sont coupés et recollés au hasard pour produire un effet surprenant) , des écritures inversées ou miroirs suggérant une pratique picturale horizontale. Il utilise beaucoup de « oh ! » faisant référence à la bande-dessinée, le” AEEOIEEA “et OHI rappelant le monde du hip hop des années 70. les documents cinématographiques de l’époque permettent de penser qu’il s’est amusé à tourner autour de sa toile) Le choix des couleurs, la chair rose tendre et le noir bitume, crée un contraste énergique. La brutalité du noir est tempérée par des touches volontairement enfantines de craie grasse rouge, jaune et bleue. Au centre du tableau, une tête sans corps, flottant au milieu des rues. Une tête réduite à un crâne, à un masque vaudou, il veut aussi insister sur la vanité du crâne, sur le fait que l’on finit tous par mourir un jour. Il a des yeux injectés de sang façon B.D , un nez rouge ,un râtelier (de dents) grimaçant et des oreilles ridicules d’indices d’un humour grinçant où l’autodérision dispute à la représentation christique où l’ auréole barbelée autour de la tête, un motif récurrent, déstabilise le symbolisme traditionnel , cet halo déchiqueté et hérissé bouscule les idées de paix et de vertu . Cette figure d’épouvantail a un titulus (tel l’acronyme INRI sur la croix du christ) dont les initiales sont des référence à ces noirs américains (musiciens, athlètes) que l’artiste admirent... On