Auteure très polyvalente dans son écriture, Anne Hébert a multiplié ses œuvres qu’elles soient théâtrales, romanesques ou encore poétiques. Elle a été nommée, avec trois autres compatriotes, comme l’une des Grands aînés. Cette appellation leur a été donnée parce qu’ils seront une sorte de référence, et qu’ils auront beaucoup d’influence sur tout ce qui s’écrira après eux. Il a d’ailleurs été dit qu’il serait impossible d’écrire comme avant à la suite des Grands aînés. Faisant partie des quatre grands écrivains surnommés les poètes de la solitude, la poésie d’Anne Hébert a marqué la littérature québécoise par la rupture qu’elle a causée par rapport à la poésie qui la précède. Il y a effectivement un bon nombre de raisons de croire que les écrits de cette auteure tranchent définitivement avec le reste, tant au niveau de la forme qu’au niveau du contenu. Nous ignorons cependant quels sont les éléments qui permettent de cerner précisément cette cassure, pour pouvoir affirmer qu’il y a une nette différence entre les deux époques. En nous basant sur trois poèmes d’Anne Hébert tirés du recueil Œuvre poétique , les poèmes étant Les grandes fontaines, Le tombeau des rois et Une petite morte , (annexés au présent travail) nous ferons ressortir les éléments caractéristiques de la forme et du contenu de la poésie de l’auteure. Afin d’identifier les éléments de cassure que crée cette écriture, les trois poèmes mentionnés seront étudiés parallèlement à deux poèmes écrits avant ceux-ci. Il s’agit des poèmes La traite des vaches (A) d’Alfred DesRochers et de La maison solitaire (A) écrit par Nérée Beauchemin. La rupture est selon nous effectivement évidente. En faisant une étude comparative entre les poèmes d’Anne Hébert et ceux tirés de la poésie qui la précède, nous démontrerons que l’auteure québécoise crée effectivement une rupture poétique importante grâce à son écriture.
Il est vrai que certaines personnes peuvent s’objecter à cette hypothèse en s’appuyant sur divers