Antar
Antara affirma haut et fort qu'il n'épouserait jamais que celle qu'il aimait, et qu'il noierait sa rage dans le sang de ceux de la tribu qui faisaient obstacle à son bonheur. Le valeureux guerrier devint triste, puis irritable, et un jour, laissa exploser sa colère.
-Pourquoi mon Père, refuse-t-il de m'appeler son fils, et de m'accorder la main d'Abla, celle que j'aime plus que ma vie ?, demanda-t-il à sa mère.
-Ta couleur, mon fils, répondit Zébiba, l'esclave. Un noble arabe ne donnera jamais sa fille à un esclave sans nom, et sans rang, qui n'a pour toute éducation que le talent d'inventer des poèmes. Antara, rongé par l'amertume, s'en alla voir son père, et lui demanda la main d'Abla, mais celui-ci entra dans une grande colère!..
-Voudrais-tu qu'on dise que Chaddad, chef des Beni Abs, a reconnu le fils d'une esclave noire, et l'autorise à prendre rang parmi les Arabes ? Ne me parle plus jamais de Abla, répondit l'émir.
Antara partit pour le désert, car c'était le seul endroit où on lui faisait bon accueil. Il erra seul, de longue journée, puis, se languissant d'Abla, s'en retourna vers la tribu de son père.
Une entrevue orageuse a lieu entre Abla et son père. La jeune fille lui rappelle son serment:
-"Ah! ne me laisse pas dans cet affreux tourment! De penser que tu veux manquer à ton serment", et clame son amour pour Antara: "Je le dis à celui qui veut encore l’entendre!J’aime Antara! J’aime Antara! Lui seul est bon et tendre."
Amarat, fou de jalousie, lui annonce la mort d’Antara, qu’elle se refuse à croire..
Quand Antara arriva, au campement, les femmes lui apprirent que les hommes avaient été capturés par des pillards en tentant de leur donner la chasse. Antara partit à la recherche des siens, et après voir franchi plus de