anthologie fetes galantes
Tu mets de travers ta perruque.
- Ce vieux vin de Chypre est exquis
Moins, Camargo, que votre nuque.
- Ma flamme... - Do, mi, sol, la, si,
L'abbé, ta noirceur se dévoile!
- Que je meure, mesdames, si
Je ne vous décroche une étoile!
- Je voudrais être petit chien!
- Embrassons nos bergères, l'une
Après l'autre. - Messieurs, eh bien?
- Do, mi, sol. - Hé! bonsoir la Lune
« Le déjeuner sur l’herbe », de Manet 1863
«Dans ce paysage les personnages parlent»
Dans la grotte Là! Je me tue à vos genoux! Car ma détresse est infinie,
Et la tigresse épouvantable d'Hyrcanie Est une agnelle au prix de vous.
Oui, céans, cruelle Clymène, Ce glaive, qui dans maints combats
Mit tant de Scipions et de Cyrus à bas, Va finir ma vie et ma peine! Ai-je même besoin de lui
Pour descendre aux Champs Élysées?
Amour perça-t-il pas de flèches aiguisées Mon coeur, dès que votre oeil m'eut lui?
« Les Fêtes vénitiennes », Watteau 1718
« Ces jardins à l’anglaise font régner la fête »
En bateau
L'étoile du berger tremblote
Dans l'eau plus noire et le pilote
Cherche un briquet dans sa culotte.
C'est l'instant, Messieurs, ou jamais,
D'être audacieux, et je mets
Mes deux mains partout désormais!
Le chevalier Atys, qui gratte
Sa guitare, à Chloris l'ingrate
Lance une oeillade scélérate.
L'abbé confesse bas Églé,
Et ce vicomte déréglé
Des champs donne à son coeur la clé.
Cependant la lune se lève
Et l'esquif en sa course brève
File gaîment sur l'eau qui rêve.
« Lever de lune sur la mer », Caspar David Friedrich 1822
« La lune qui se levait , et nous faisait rêver »
Colloque sentimental
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
-Te