"Pauca Meae"
IV
Oh! je fus comme fou dans le premier moment,
Hélas! et je pleurai trois jours amèrement.
Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance,
Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé?
Je voulais me briser le front sur le pavé;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n'y croyais pas, et je m'écriais : Non! --
Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le coeur le désespoir se lève? --
Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,
Et que j'allais la voir entrer par cette porte!
Oh! que de fois j'ai dit : Silence! elle a parlé!
Tenez! voici le bruit de sa main sur la clé!
Attendez! elle vient! laissez-moi, que j'écoute!
Car elle est quelque part dans la maison sans doute!
Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852.

Ce poème me plaît beaucoup car Victor Hugo, comme il le précise dans son livre parle des ressentis mais en faisant en sorte que les autres se reconnaissent. En effet, dans ce poème, Hugo parle aux personnes ayant ressenti sa tristesse également. Il y a beaucoup d'émotions présentes. Ce texte m'a d'ailleurs énormément destabilisée. Nous voyons que l'auteur est dans une immense tristesse. Qu'il n'arrive pas à faire face à ce qu'il vit. J'aime beaucoup les auteurs qui se dévoilent aux lecteurs. C'est très intéressant car on a l'impression qu'ils nous mettent dans la confidence, qu'ils se confient à nous. C'est exactement ce que j'aime chez Victor Hugo et qui ressort tout particulièrement dans ce poème.

"Un matin après le deluge"
William Turner Ce tableau me rappelle le poème. En effet, le titre qui exprime bien ce que l'on voit et ce que l'on ressent en voyant ce tableau me fait penser à ce que ressent l'auteur.