Anthologie
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul Eluard, L’amour la poésie, 1929
La terre est bleue comme une orange est le 7ème poème du 1er chapitre "Premièrement" du recueil l" L'amour la Poésie".
La forme :
Ce poème comporte 2 strophes, avec très peu de ponctuation. Une strophe de neuf vers et une deuxième strophe de sept vers. Les vers sont libres et n’ont pas de rimes. Il y a cependant la présence de majuscules au début de chaque vers et un point a la fin de chaque strophe. Il ne respecte aucunes règles formelles comme le veut le courant surréaliste. Le poète exprime une certaine liberté dans son écriture.
Figure de style :
- « La terre est bleue comme une orange » est une comparaison et une métaphore (une orange n’est pas bleue c’est une image, c’est absurde).
- « les mots ne mentent pas » est une personnification (des mots ne peuvent pas mentir).
- « collier de fenêtres » est une métaphore (un collier de fenêtres n’existe pas c’est pour illustrer la luminosité).
Le fond :
Ce poème parle des premières années d'amour avec sa femme et sa muse Gala, à un temps où ils étaient heureux. Il s'agit d'un poème d'amour surréaliste qui force les règles du langage et abandonne la rationalité que refusent les surréalistes.
La 1ère strophe montre l'amour idéal à ses débuts, l'amour partagé que vivent les deux amants.
Le 1er vers du poème «la terre est bleue comme une orange» est une comparaison. Elle paraît absurde mais en effet la terre