anthologie
J’ai fait ce choix de présenter les morts des courtisanes dans mon anthologie, car je trouvais que c’était les moments les plus humains dans leurs vies de débauche. En effet leur naissance et leur mort sont sans doutes les seuls moments de leur existence qu’elles ont en communs avec les autres femmes. Malheureusement il n’y a pas tant de ressemblances que cela puisqu’une femme aura au moins le mérite de mourir avec son mari, tandis qu’une courtisane n’est pas mariée et a au mieux un homme pour qui elle porte des sentiments plus forts que pour ses autres amants. De plus, si elles n’ont pas de maris, ce qui est plutôt rare pour une femme du XVIII et XIX siècles, elles ont toujours leur famille, tandis qu’une courtisane n’aspire qu’à du mépris de la part de sa famille, et a
J’espère donc que mes justifications suffiront à prouver et expliquer mes choix.peu d’amis dans ce milieu, comme on peut le constater pour Prudence dans La Dame aux Camélias.
Je présenterai donc les extraits choisis dans l’ordre croissant que je viens d’énoncer.
J’espère donc que mes justifications suffiront à prouver et expliquer mes choix.
Extrait I
Manon Lescaut, Abbé Prevost
P .211 de l’ouvrage d’origine de 1753, ouvrage qui fut jugé scandaleux en 1733 et 1735. Menacé d’être saisi et brûlé, l’Abbé Prevost publia cette dernière version revue et corrigée où il ajouta un nouveau chapitre important dans ce roman.
Dans cet extrait, Manon est dans les bras de Renoncour, et va mourir dans ses bras. Le narrateur est Renoncour.
« Elle sentit ce mouvement, et, faisant un dernier effort pour saisir les miennes, elle me dit, d’une voix faible, qu’elle se croyait à sa dernière heure. Je ne pris d’abord ce discours que pour un langage