Antigone le mythe d’œdipe
Le nouveau roi installe promptement sa tyrannie. Il accorde les honneurs à Étéocle, mort pour la patrie, et refuse même la sépulture à son frère, Polynice, qu’il estime un traître. Nationalisme, que de bêtises ne commet-on pas en ton nom... Le cadavre du présumé traître doit être donné en pâture aux chiens et aux oiseaux, et quiconque ignore le décret public encourt la mort. Le peuple, qui désapprouve Créon, se tient coi.
Antigone, déchirée par la mort de ses frères, mais surtout par celle de Polynice, refuse le sort qu’on réserve à ce dernier et va défier le décret : « La mort veut une seule loi pour tous », dit-elle. Elle cherche l’aide de sa soeur Ismène, qui lui répond : « Nous sommes des femmes, Antigone. Comment combattre contre des hommes ? Le pouvoir est toujours le plus fort. Il faut lui céder ou s’attendre au pire. » Dans la version moderne, les Ismène disent plutôt : « Fais attention, tu vas te ’brûler’, il ne faut pas choquer, ni déplaire, gardons ’notre place’, soyons modérées et gentilles, ne provoquons pas. Essayons d’amollir et de changer le pouvoir de l’intérieur. » Avec les résultats qu’on connaît...
Antigone va donc risquer le pire. Seule. « Le temps où il me faut plaire aux morts est plus long que celui où je dois plaire aux vivants, dit-elle à Ismène. Je ne te demande plus rien. Reste ce que tu es. » Et la jeune femme d’aller ensevelir Polynice.
L’homme doit faire la loi
Pendant ce temps, Créon reste sourd aux conseils des vieillards, de devins, de son fils qui lui apprennent le mécontentement