Antigone
Tout d'abord, quelques remarques sur ce qui précède :
On remarque que le garde est omnibulé par son avenir, son avancement, il ne pense qu'à lui. Il emploie du vocabulaire familier. Il a quelque chose de comique qui est pitoyable, son discours est presque caricatural, Antigone ne s'y intéresse pas. Le garde en est dévalorisé. L'embrouillement des sonorités traduit l'embrouillement qui règne dans sa tête. Il est aux antipodes des pensées d'Antigone. Il est profondément indifférent à l'égard du tragique, comparable à l'indifférence de Créon qui se remet à sa tâche comme si rien ne s'était passé (voir p. 122). On remarque encore des anachronismes, notamment avec le terme "allocations".
Écart des tonalités entre les deux personnages Attitude du garde dans ce passage :
Antigone a arrêté son discours : "Écoute." Le garde essaie de se mettre à l'abri de ce qu'elle dit ensuite, alors que ce qu'elle dit n'est pas banal et devrait renvoyer à sa propre mort. C'est comme si il était complètement imperméable à ce que dit Antigone, il poursuit son argumentation comme si elle (son argumentation) échappait complètement au garde. Le monde est indifférent, il laisse Antigone seule.
Tout ce qu'il lui dit constitue les éléments de son propre bonheur : la considération (= être reconnu), être presque un fonctionnaire. Mais on peut comprendre cela comme péjoratif sous le regard d'Anouilh et d'Antigone, son bonheur est constitué par du quotidien. Il crée un anachronisme (police // gendarmerie) (sergent // garde). Le garde répond sans tact comme si ça ne concernait pas