Antigone
Une lutte sans merci contre des principes moyenâgeux, risquer la mort pour honorer celle d’un proche, voilà les principes fondamentaux mis en scène dans la pièce de Jean Anouilh parue en 1944 pour encourager la résistance envers le nazisme.
Après qu’Etéocle et Polynice se soient entretués pour le trône de Thèbes, leur oncle, Créon, prend le pouvoir et ordonne que le corps du deuxième frère soit jeté dans la fosse commune car il est considéré comme un traître mais Antigone, fille d’Œdipe et sœur des défunts, refuse de laisser le corps de son frère à l’abandon ; elle mettra donc tout en œuvre pour lui donner une sépulture digne de son rang.
Malheureusement, Créon impose que quiconque ira déterrer le corps de Polynice sera puni de mort, qu’il soit de sang royal ou non, mais Antigone, poussée par son cœur bravera les lois et ira jusqu’au bout de ses convictions.
Anouilh réécrit la pièce de Sophocle en 1944, suite aux « petites affiches rouges » placardées dans Paris qui dénoncent les actes de résistances de vingt-trois membres du groupe Manouchian et annoncent leur procès.
Cette pièce a autant été applaudit par les nazis que par les français ; les fascistes voyaient en Créon la représentation de leur pouvoir sur l’Europe et les résistants, un modèle d’honneur et de valeur en le personnage d’Antigone.
Au XXème siècle, le mythe grec Antigone parle encore au monde grâce à toutes les valeurs encore aujourd’hui fondamentales que les personnages représentent ; Antigone, le courage et la volonté ; Créon, le pouvoir et la justice.