Antologie
Attention, il ne s’agit ni de raconter la pièce, ni de la résumer. Suggestion de corrigé : Il paraît que les matinées scolaires sont le cauchemar des comédiens ! Un public en goguette qui ne cherche qu’à se distraire et à perturber le jeu des comédiens ! Cet après-midi de mai, je vais pouvoir vérifier de visu si c’est bien toujours le cas. Nous allons, avec ma classe, assister à la représentation du Cid de Corneille dans un théâtre à l’italienne, Les Célestins à Lyon. Nous avons étudié cette tragi-comédie en classe et notre professeur nous a même montré des extraits du spectacle du TNP avec Gérard Philipe dans le rôle titre. C’est dire si nous attendons avec impatience de voir la tête du comédien qui va incarner Rodrigue. Notre professeur, c’est de sa génération, semble avoir une admiration sans borne pour le beau ténébreux disparu dans la fleur de l’âge, inégalable selon elle ! Pour le moment, j’admire la salle, nous occupons l’orchestre, c’est l’ancien parterre, sauf que nous sommes assis, ce qui nous empêche de faire les pitres comme faisaient les spectateurs dans Cyrano ! Le rideau de scène est magnifique, en velours, d’un rouge grenat profond. Il est encore fermé et j’attends avec impatience qu’il s’ouvre. Je suis subjuguée par le décor de la salle : le lustre de cristal du plafond décoré de fresques allégoriques. Et de l’or, de l’or et du rouge à profusion
J’essaie de voir si les loges sont occupées. Je m’attends à voir de belles femmes aux épaules nues, munies d’éventails et de jumelles de spectacle et je suis déçue de découvrir de respectables dames d’âge mûr, des abonnées aux matinées