Antonin le pieux
I. Un bon empereur
• Antonin le Pieux est né à Lanuvium (dans le Latium) ; on lui connaît un ancêtre nîmois, d’où son succès auprès des historiens français. De naissance, il s’appelait Aurelius Antoninus et il est devenu, à la suite de son adoption par Hadrien, T. Aelius Hadrianus (noms d’Hadrien) Antoninus. Il appartenait à une riche famille et il a su faire fructifier son héritage, essentiellement constitué de biens fonciers, auxquels il faut ajouter des briqueteries. La carrière sénatoriale qu’il a suivie (le cursus honorum) l’a mené aux plus hautes fonctions, un consulat en 120 et le proconsulat d’Asie en 134. En 138, il avait 52 ans, ce qui, conformément aux critères de l’époque, faisait de lui un vieillard, donc un homme sage. Sa désignation par Hadrien, en fait son adoption, a été approuvée par le sénat. Cette désignation et son comportement ultérieur ont donc permis de l’inscrire au nombre des « bons empereurs » dans les listes établies par la tradition aristocratique. • Par tous les aspects de sa personnalité, Antonin le Pieux représentait le juste milieu. Il aimait la culture mais avec modération et il compta au nombre des stoïciens tempérés. À l’égard de ses sujets, il se montra humain en tout, cultivant l’image d’un homme qui aimait la campagne, la chasse et la pêche. En politique extérieure, il sut se montrer énergique avec douceur et patriote sans excès.
II. Une politique du juste milieu
• L’empire était heureux, comme l’a dit le rhéteur grec Aelius Aristide dans l’Éloge de Rome qu’il prononça en 143 ; en 148, la célébration du 900e anniversaire de Rome mit en évidence un sentiment d’unanimité et de satisfaction de tous