Résumé:
Le miroir nous permet d'avoir une idée de notre propre image. Cependant, dans certains cas, ce reflet peut se montrer légèrement déformé, divergent de la réalité. L'apologue se comporte-t-il comme le miroir le plus pur, en offrant la vérité nue, telle que l'on devrait la percevoir, ou au contraire modifie-t-il certains éléments pour atteindre son but ?
Extrait du document:
L'apologue est un genre très ancien ; il sert bien souvent à critiquer des faits et comportements réels. A toutes les époques, de nombreux peuples furent insatisfaits de leurs gouvernements ; c'est pour cela que les auteurs se sont permis de critiquer les rois dans leurs écrits. L'apologue est sans aucun doute le moyen de critique le plus efficace existant. En effet, par le récit d'une histoire qui semble enfantine, l'auteur dénonce souvent le comportement de son souverain. Par exemple, dans « Le berger et son troupeau », courte histoire tirée de Caractères de La Bruyère, la simple description de la condition d'un berger et de son troupeau débouche sur la critique de la richesse excessive des princes. Ensuite, l'apologue implique une morale, un enseignement. Il dénonce également les comportements de chacun. L'exemple le plus flagrant est connu de tous ; il est tiré des Fables de La Fontaine et s'intitule « Le Corbeau et le Renard ». Cet apologue vise à critiquer le comportement des flatteurs. Ceci montre parfaitement que les différentes formes d'apologues laissent voir le monde tel qu'il est, c'est-à-dire « doré » en apparence, mais finalement rongé par la corruption et l'inconstance du cœur des hommes. C'est d'ailleurs pour cela que les fables sont enseignées aux enfants : elles leur permettent de découvrir la vérité et de ne pas se fier aux apparences trompeuses. L'apologue reflète donc la réalité la plus sincère ; mais pour parvenir à ce résultat, il est obligé d'avoir recours à des moyens