apparences
L'interrogation " faut-il " renvoie à l'idée d'une exigence incontournable. Le sujet ne suggère pas seulement qu'il est possible de se méfier, mais que nous devrions le faire. Mais pourquoi une telle exigence ? Est-elle d'ordre éthique (devoir moral dans le contexte de l'action et des relations à autrui) ou d'ordre épistémologique (nécessité dans le contexte de la connaissance et de la recherche de la vérité) ou encore d'ordre ontologique (dans le contexte d'une réflexion sur l'être et sur la réalité) ?
La méfiance s'oppose à confiance. Se méfier, c'est ne pas se fier, être sur ses ardes, ne pas faire confiance. La méfiance est liée au doute, à l'interrogation. Se méfier, c'est douter.
Pourquoi les apparences ne serait-elles pas fiables ? Les apparences, c'est ce qui apparaît immédiatement à nos sens ou à l'esprit. Attention de ne pas se limiter à l'apparence sensible et plus particulièrement encore, à l'apparence visuelle.
Les apparences sont souvent considérées comme trompeuses. Elles nous masqueraient la réalité (problème ontologique), donc nous éloigneraient de la vérité (problème épistémologique) et fausseraient nos jugements de valeur (problème éthique).
INTRO 2
C’est par nos sens que nous découvrons le monde et que la réalité se constitue, se manifeste devant nous. Les apparences désignent notre première certitude sur les choses, notre ancrage premier dans le monde . Pour autant les apparences par définition, ce qui se manifeste à nos sens semblent souffrir d’un déficit d’objectivité ou de réalité. Elles semblent exister seulement pour être niées, dépassées en ce sens qu’elles sont insuffisantes car elles ne donnent d’une chose que son enveloppe extérieure , son aspect le moins essentiel. En effet le morceau de cire cartésien est bien la preuve qu’un objet peut se présenter sous une diversité d’états ou de formes , que les apparences sont sans cesse mouvantes et donc trop indécises pour nous donner la nature d’une chose. Ainsi les