Appolinaire - alcools (analyse des oeuvres principales)
C’est un poème écrit au bord du Rhin en 1902 et dont les vers sont imprégnés par le sentiment de l’irrévocable : le poète était assuré de la vanité de sa passion pour Annie Playden au moment où il mettait le plus de fougue à la conquérir. Le poème fait écho à "Saltimbanques", tous deux suggérant le voyage et l'errance.
L’automne
Ce poème, paru pour la première fois dans la revue “La plume” du 15 juin 1905, apparemment impersonnel et descriptif, est en fait personnel car c’est une chanson de l’amour déçu.
L'automne, saison fascinante et tragique, évoque le déclin de toute chose, la séparation des amants et la mort : «L'automne a fait mourir l'été».
Le Brasier
Il est l’objet d’une adoration mystique car c’est un dieu qui permet la divinisation de soi-même et de la poésie.
Dans le deuxième poème, le poète devient le feu dont il se fait la proie ; le feu est l’opération poétique elle-même qui dévore ce qu’a été le poète et fait de lui un être différent des autres. Au vers 27, «innombrablement» indique que c’est une foule fanatisée qui brûle le poète comme un hérétique, mais ainsi le purifie. Au vers 28, les «intercis» sont les martyrs dépecés. Au vers 32, le verbe archaïque «forlignent» signifie «dégènèrent». Parmi ces races qui déchurent sont les «Tyndarides», membres de la famille de Tyndare dont était issue Clytemnestre, la mère d’Oreste, et les «vipères ardentes» qui ont attaqué son bonheur. D’où l’évocation des «serpents» et l’idée que ce sont les cous des mauvais cygnes qui «n’étaient pas chanteurs» qui sont devenus des serpents.
“Le brasier”, qui se situe au milieu du recueil “Alcools”, est à égale distance de "Zone", qui symbolise plutôt une descente aux Enfers, et de "Vendémiaire", qui est un chant triomphal. C'est parce qu'il rencontre le feu purificateur du "Brasier" qu’Apollinaire peut remonter à la lumière, que tout rebondit en nouveauté. Or, selon Bachelard, le feu ressortit à la volonté que tout change.
Nuit Rhénane
“Nuit rhénane”