Le développement relativement récent, des politiques sociales au niveau européen - l ’Europe sociale - pose la question essentielle des modalités de coordination. Outre le débat portant sur la nécessité d’harmoniser les différents systèmes sociaux composant l’UE, existe une discussion portée sur la pertinence des méthodes de coordination utilisées. La MOC (Méthode Ouverte de Coordination) créée dans le cadre de la politique de l’emploi et du processus de Luxembourg , est l’une de ces méthodes de coordination des politiques européennes ( sociales et autres) fondée sur l’idée d’une convergence minimale , résultante de procédures non contraignantes , elles mêmes basées sur de simples échanges d’informations et de discussions entre les Etats membres. Les avis partagés portant sur la probation de la MOC nous invitent à examiner les apports et les limites de cette dernière.
Les apports de la MOC sont nombreux.
Dans un premier plan, certains économistes ont souligné la pertinence de la MOC pour certaines politiques, pour lesquelles initialement, la centralisation au niveau européen n’était pas adaptée.
Au second plan, la MOC peut être considérée comme un instrument d’incitation aux réformes gouvernementales (devant lesquelles les pouvoirs sont généralement réticents) et cela à deux titres : au Conseil des ministres, les analogues européens peuvent porter une pression qui peut engendrer un renforcement des réformes gouvernementales aux niveaux nationaux.
Aussi, l’externalisation des réformes au niveau européen, emporte avec elle les contraintes de la réforme et atténue en conséquence l’éventuel impact politique négatif sur le plan national.
Le troisième apport de la MOC résulte du renforcement de l’intervention Européenne sans que toutefois les Etats membres se voient privé de leurs domaines habituels de compétences et notamment de leur souveraineté dans la gestion des domaines dits