Apprendre par les choses, enseigner par les mots
Émile ou de l'éducation de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), est un traité d'éducation aux accents tantôt philosophiques, tantôt romanesques. Il propose des principes qui doivent permettre la formation d'un homme nouveau, chez qui sont préservées les qualités originelles. L'objectif de la méthode est d'en faire un homme vrai, libre et heureux Dans lettre de Stans, Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827) résume ici, sous forme de lettre à son ami Gessner, son expérience capitale faite à Stans en 1798 avec des orphelins de guerre. Comme disait Rousseau : "J'aime mieux être homme à paradoxe qu'homme à préjugés"[1]. Nous allons ainsi étudier un paradoxe utilisé par ces deux auteurs dans leurs ouvrages présenté ci-dessus: "Apprendre par les choses / Enseigner par les mots" Nous allons dans une première partie étudier le paradoxe au sein même de ces livres, puis nous tenterons de l'actualiser par rapport à notre expérience vécue.
Etude des deux œuvres
"Apprendre par les choses"
Avant d'étudier les deux textes, nous souhaiterions définir l'expression "apprendre par les choses". Pour Jean Hébrard, "Apprendre par les choses, c'est apprendre à lire dans le monde visible qui nous entoure l'évidence des relations qui lient entre eux les objets et les phénomènes"[2] Les deux auteurs que nous avons lus ont des idées proches sur l'apprentissage par les choses. Nous avons pu faire ressortir de nos lectures, trois arguments en faveur de l'apprentissage par les choses: L'expérience et le vécu, la liberté dans l'apprentissage, et l'observation de la nature. Nous commencerons notre étude par l'observation de la nature, puisqu'elle est à l'origine même de notre monde, et de nos connaissances. Rousseau a en effet donné beaucoup d'importance à la nature pour le développement des connaissances d'Emile. Comme il le dit à la page 49 de son livre, il faut "observer la nature (car) elle exerce continuellement les