Aprés.l
« 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé.
Que se serait-il passé si l'Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? »
Et si c'était un homme ? Voilà le parti pris de Schmidt : cesser de considérer le plus grand criminel de l'Histoire comme un monstre. Et pour cela, partir de ce qui aurait pu changer le cours de sa vie : l'entrée aux Beaux-Arts. Le livre se scinde en deux, dès le début. Il est partagé. D'un côté, ce qu'Adolf H. aurait pu devenir s'il avait été admis, si sa peinture avait été reconnue, de l'autre ce qu'il est devenu. A chaque étape de l'histoire en train de s'écrire : cette double possibilité. Schmidt explore la potentialité en Adolf H. de ne pas devenir Hitler. Choquant ? C'est ce qu'on lui a rétorqué. Tu ne dois pas le faire. Tu n'as pas le droit de présenter Hitler comme un homme. Et pourtant, si c'était un homme...
Schmidt s'est fait des ennemis avec ce projet, il le dit dans le journal de l'écriture du roman qu'il publie à la fin de La Part de l'autre, ce livre lui a coûté cher. On lui a demandé des explications tout au long de sa rédaction. Pour projeter d'écrire ça, qu'Hitler était un homme, on lui a demandé des comptes. On ne comprend pas. Alors Schmidt s'explique. Après avoir écrit L'Evangile selon Pilate, après avoir écrit sur Jésus, il lui fallait écrire sur Hitler. Ca paraît incompréhensible. C'était pourtant inévitable : après avoir étudié la part de lumière, il lui fallait étudier celle de l'ombre. Il n'avait pas le choix. C'aurait été mentir que d'en rester là. C'aurait été réduire la part de l'autre en soi, c'aurait été falsifier. S'il y a une part en soi de lumière, il y a une part d'ombre, inévitablement.
« Puisque c'est dans l'humain et non en dehors de l'humain qu'ont lieu et Jésus et Hitler, mon humanisme n'existera qu'au prix de cette double poursuite. »
Montrer que ce qu'il y a de monstrueux dans Hitler ce n'est pas la