Retour sur les trois années de détention des quatre otages français au Niger

I) La prise d'otages :

Dans la nuit du 15 au 16 Septembre 2010, un commando armé fait irruption à Arlit, ville minière dans le nord du Niger, et enlève sept personnes à leur domicile. Il s'agit de salariés travaillant pour la société française Areva, une filiale du groupe Vinci, chargée d'extraire l'uranium qui fait tourner une partie des centrales nucléaires françaises.
Le préfet de la région avait été averti de la présence d'un groupuscule appartenant à AQMI (Al Quaïda au Maghreb Islamique) mais la mise en place de gardes armés nigériens déployés tout autour de la zone n'aura pas été efficace.
L'opération a été mené par Abdelhamid Abou Zeid, l'émir d'AQMI lui-même, qui s'est rendu sur place pour diriger l'opération aux abords d'Arlit.

Les prises d'otages sont devenues monnaie courante en Moyen-Orient et ce processus semble bien huilé : la libération des otages se fait toujours en contrepartie d'importantes rançons, généralement payées par les gouvernements, qui nient ensuite avoir versé de l'argent. On estime à plusieurs dizaines de millions d'euros les sommes totales versées à AQMI pour l'ensemble de ses enlèvements.

Ici, les sept otages sont acheminés dans le nord du Mali, base de l'AQMI. Ils sont séparés en plusieurs groupes et changent souvent de campements.

II) Libération de trois otages :

Rapidement, des négociations commencent mais la plupart des intermédiaires occidentaux se contentent de rendez-vous dans les présidences ou halls d'hôtel pour traiter indirectement avec AQMI.
Seul le colonel Jean-Marc Gadoullet, ancien soldat d'élite qui faisait partie du « service action » de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure), qui avait crée une société de sécurité et travaillait au Niger et au Mali pour Satom, prend contact au sein des responsables touaregs ce qui lui permettra de rencontrer Abou Zeid en personne, au risque d'être pris en otage à