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Il propose ainsi une conception du bonheur, vivement critiquée par Voltaire. Il s'oppose à ce dernier en souhaitant un retour à l'eden perdu et à l'âge d'or. Il prône la nature, comme havre de paix propice à l'épanouissement de l'homme. Lui-même se réfugie aux Charmettes, où il goûte les plaisirs de la nature et de la campagne contre les turpitudes de la vie et les affres de la vie d'écrivain. Un bonheur parfait, qu'il idéalise et qu'il souhaite fixer par l'écriture.
Le bonheur ou un passé idéalisé
Rousseau, dans cet extrait des Confessions, dit clairement que son bonheur réside à tout jamais dans les moments passés auxCharmettes avec Madame de Warens. Il suggère en marge de ce « court bonheur de (sa) vie » l'image d'une existence assombrie par le malheur. Le bonheur, en effet, tel qu'il le conçoit est lié à une période bien marquée de sa vie : celle durant laquelle il n'a pas eu à souffrir de problèmes personnels ou de critiques virulentes, comme celle de Voltaire. Ainsi Rousseau prend conscience que le bonheur est quelque chose de fragile, sur lequel il n'a pas de prise, notamment lors d'expériences douloureuses. Un bonheur fugitif et précieuxmis en évidence par l'anaphore de l'adverbe « ici » : peut-être est-ce une manière pour Rousseau d'attendrir les lecteurs pour qu'ils le jugent avec plus de bienveillance, mais également de montrer qu'il a été profondément marqué par ces « paisibles mais rapides moments », des « moments précieux et si regrettés! »
Par ailleurs, il apostrophe ces moments d'intense bonheur comme s'il s'agissait de quelque chose de concret, il s'adresse directement