Architecture de l espace
François de Singly
[pic][pic][pic][pic][pic]
[pic]0 commentaire
Enfant roi, enfant « chef de famille »... L’enfant a-t-il pris une place trop grande dans notre société ? Pour François de Singly, le processus d’autonomisation de l’enfant, que consacre le droit, est indissociable du développement de l’individualisme en Occident.
Article issu du numéro
[pic]
Grands Dossiers N° 8 - Septembre - octobre - novembre 2007
L'enfant du 21ème siècle - 7€50
>> J'ajoute à mon panier
>> Je m'abonne
L’enfant a changé de statut au cours des dernières décennies, ce qui suscite craintes et incompréhensions. La plupart des écrits et des discours actuels sur le statut de l’enfant relèvent de la déploration. L’enfant serait « roi », privé de son enfance, en conséquence il faudrait rétablir l’autorité, remettre de l’ordre entre les générations, redéfinir les âges pour que les plus âgés assument leur âge (et leur autorité) et que les plus jeunes acceptent d’être petits.
Une meilleure compréhension des changements du statut de l’enfant est nécessaire. La reconnaissance de l’enfant comme personne, comme individu, ne signifie pas que l’enfant est un adulte. Elle indique que le processus central des sociétés contemporaines occidentales – l’individualisation (1) – touche désormais aussi les enfants. La nature sociale de l’enfant, dans nos sociétés, est d’être double : être « petit » – c’est incontestable – mais aussi être un individu comme les autres méritant d’être traité avec le respect propre à toute personne.
La nature double de l’enfant
L’enfant est à sa naissance objectivement dépendant de ses parents. Il a besoin aussi de protection. Mais cette caractéristique suffit-elle à le définir ? C’est sur ce point que réside la polémique actuelle. Certains experts présupposent que les adultes dans la société et les parents dans la famille sont automatiquement « petits » dès que l’on grandit les enfants. Lorsqu’un parent tient compte