Architecture
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l'attachement de sa population à sa terre malgré les contraintes que le site engendre. Rappelons à ce titre que pour le Kabyle, la vente d'une parcelle de terre dans son village est considérée comme une déchéance : il y a là une spécificité culturelle qui donne un caractère quasi sacré à la terre, celle des racines et des ancêtres. Aussi le retour (incontournable) de la population émigrée (très nombreuse) à sa terre d'origine, notamment les retraités. Il semblerait également que l'option d'investir un espace montagnard particulier 2 trouve un prolongement dans la recherche d'un refuge contre les nombreuses invasions qu'a connues le pays ou dans l'idée d'un repli stratégique contre le pouvoir central (valable à toutes les époques) ou encore une recherche d'un espace qui aiderait au maintien des structures patrilinéaires encore au principe de toute leur organisation pour une meilleure protection identitaire ou enfin serait-ce parce qu'il s'agit d'un abri pour des perdants en dernière instance ? sommet. Cela autant que le permet la forme irrégulière du terrain. Les ruelles et les cours séparent les rangs des maisons. Ainsi, le plan typique d'un village est, s'il se peut, un cercle dont les bâtisses juxtaposées figureraient les rayons. Et son profil est en gradins où chaque maison surplombe celle qui la suit. Contrairement à ceci, les villages des Chaouis sont disposés assez différemment dans la mesure où les maisons sont rangées par des cercles concentriques plutôt que par rayons. Les gradins y sont donc plus réguliers et plus continus. Et cela rappelle les villages des Pueblos d'Amérique. Le village kabyle, décrivant ainsi grossièrement un cercle autour du sommet, décrit un réseau de voiries croisé généralement par une ou deux voies pénétrantes qui permettent au profane qui n'a pas affaire dans le village d'aller son chemin sans y entrer. Faut-il rappeler que les sentiers reliant les villages entre eux sont pour la grande majorité des parcours