Argumentation au 17 eme siècle
« L’apologue est formé de deux parties dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme ; le corps est la fable, l’âme est la moralité. » disait La Fontaine. A travers cette célèbre citation, nous pouvons deviner l'importance de l'argumentation dans un siècle qui vit apparaître deux courants de pensée totalement antagonistes, le baroque et le classicisme. Au XVIIème siècle, l'Europe sort d'une période artistique stable et faste, la Renaissance et se trouve confronté à un sentiment d'instabilité. Dans l'Europe Centrale, on préfère se tourner vers l'excentricité, l'extravagance et donc vers le baroque. En France, l'art ,quel qu'il soit, demeure dans la stabilité, la droiture et la recherche de la perfection. Cette opposition artistique cache un conflit plus profond dans la société européenne, entre les réactionnaires puritains prônant la stabilité et les progressistes en quête de changement et de progrès. Ce conflit verra d'ailleurs naître la célèbre Querelle des Modernes et des Anciens, un siècle plus tard. Il est également très présent dans la littérature du siècle, qui foisonne d'auteurs exposant leur point de vue sur la question. D'ailleurs, ces points de vue constituent l'essentiel de notre recherche sur l'argumentation au XVIIème siècle. En effet, nous allons ,dans ce devoir, étudier les différents supports de cette argumentation, leur fonctionnement et leur efficacité. Nous avons précédemment cité La Fontaine, sans doute le plus célèbre fabuliste de tous les temps, qui verra quelques unes de ses fables longuement étudiées dans ce dossier. Après les fables, c'est une autre forme d'apologues que nous traiterons, les maximes. Et pour ce faire, nous nous pencherons essentiellement sur les deux plus célèbres moralistes, La Bruyère et La Rochefoucauld. Les maximes de ce dernier seront d'ailleurs plus longuement étudiés. La Fontaine, La Bruyère, La Rochefoucauld, le lecteur l'aura facilement deviner, le courant de pensée étudié dans ce devoir