Arrets du 1er decembre 1995
Dans son arrêt du 1er décembre 1995, l’assemblée plénière de la Cour de cassation devait se prononcer sur la question de l’objet du contrat et plus précisément sur la détermination du prix. La société Bechtel France décide de mettre fin, avant la fin du délai prévu, à un contrat dit de « location-entretien » qu’elle avait conclu avec la Compagnie Française de Téléphone (Cofratel) pour l’installation téléphonique de ses bureaux. La société Cofratel assigne alors la société Bechtel en paiement du montant de la clause pénale prévue en cas de rupture anticipée de la convention tandis que cette-dernière invoque la nullité du contrat pour indétermination du prix. La Cour d’appel de Paris, le 26 mars 1991, fait droit à la demande de la société cliente au motif que la société Cofratel jouit d’une clause d’exclusivité qui met la société Bechtel en situation de dépendance vis-à-vis de celle-ci. Un pourvoi en cassation est alors formé. L’indétermination du prix dans un contrat à exécution successive est-elle susceptible d’entrainer l’annulation de celui-ci ? La Cour de Cassation, réunie dans sans formation la plus solennelle, casse l’arrêt aux visas des articles 1709, 1710, 1134 et 1135 du Code civil, « attendu que lorsqu’une convention prévoit la conclusion de contrats ultérieurs, l’indétermination du prix de ces contrats dans la convention initiale n’affecte pas, sauf dispositions légales particulières, la validité de celle-ci, l’abus dans la fixation du prix ne donnant lieu qu’à résiliation ou indemnisation ». Cet arrêt de principe rendu le 1er décembre 1995 correspond à l’une des quatre espèces soumises à la Haute juridiction en matière de détermination du prix et à travers lesquelles elle opère un important revirement de jurisprudence. Si la Cour de cassation affirme le principe de la validité du contrat-cadre dépourvu de la détermination du prix (I), il apparait