Art du récit et fonction du discours
Concernant l’art du récit, on remarque que l’auteur donne la parole à des personnages symboliques, des allégories, qu’il met en scène en les humanisant et en les dotant de qualités et de défauts, ce qui donne un peu plus de dramatisation. Tout d’abord, on peut faire un portrait des deux personnages : la Vérité, « nue », « s’ennuyant », « vieille femme », « seule », au contraire d’une fable « richement vêtu », portant de « faux brillants ». Les oppositions qui se dégagent des portraits physiques et moraux ajoutent un plus à la rhétorique. Ensuite, le recours au discours direct permet de mieux cerner les personnages, de les caractériser et de leur donner toute leur véracité. La Fable très bavarde à un discours persuasif, « tenez, arrangeons-nous ; Qu’un même intérêt nous rassemble ». La fable sait se montrer maligne, et va même user de la naïveté de la vérité. Ces discours directs nous prouvent bien son culot et son arrogance. Pour finir, l’apologue est essentiellement dans les phrases de la Fable qui monopolise presque la totalité du récit, du vers 18 à 34 la vérité semblant complètement dépassée. La gravité du sujet est d’autant plus accentuée que l’auteur cède à la Fable plus de places et d’arguments dans le discours. Cela invite le lecteur à se questionner par rapport aux deux personnages et à se faire sa propre idée moralisatrice.
Quant aux fonctions du discours, elles paraissent essentielles si l’auteur veut tirer une morale de son récit. Le discours met plus d’emphase à l’argumentation des deux personnages et surtout celle de la Fable. Pour commencer, l’auteur utilise des champs lexicaux pour