Art primitif
Nous allons confronter quatre œuvres contemporaines s’inspirant des arts dits premiers. « Capricorne » par Max Ernst créé en 1946, sa plus grande sculpture composite, jouant sur le côté hybride entre plante, animal et humain, « la chaise barbare » d’Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti, s’opposant au style High Tech des années 80, « le centre culturel Jean Marie Tjibaou par Renzo Piano, exploitant le fonctionnement de la civilisation kanake (proche de la nature) et une robe de la collection printemps-été de 1999 par Thierry Mugler.
Nous verrons par un jeu de matières et de formes comment les artistes s’inspirent des arts premiers, et en quoi cela s’intègre dans l’art contemporain.
Comme l’affirme Philippe Peltier, les débuts de l’intérêt pour l’art primitif (aussi nommé art tribal ou art premier), sont confondus avec l’apparition des premiers musées ethnographiques à la fin du 19ème siècle dans lesquels sont exposées les collections des premiers ethnologues. Gauguin puis les fauves (vers 1905) ne s’intéressent à ces arts tribaux que sous forme de « simples références aux styles ou aux cultures ». Le primitivisme acquiert une autre dimension avec l’approche formaliste de Picasso et des cubistes (1907-1914) qui s’attachent aux « aspects expressifs et plastiques d’objets tribaux ». Picasso et Matisse mais s’attachent à la signification qu’eux-mêmes peuvent y