Arthur
Crise belge, fractures européennes
Ecrit par
Dominique MOÏSI
Chroniqueur - Conseiller du directeur de l'Ifri (Institut français pour les relations internationale
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Aujourd'hui à l'heure où Flamands et Wallons parlent d'édifier des frontières, sinon des murs entre eux, et où des groupes ciblés sont par avions entiers reconduits hors du territoire français, quelle image d'elle-même l'Europe donnet-elle au monde ?
La crise politique, identitaire et avant tout morale que traverse la Belgique est-elle une nouvelle « histoire belge », une exception tragi-comique somme toute secondaire, ou reflète-t-elle une crise européenne plus générale et plus grave, dont le royaume de Belgique est l'expression la plus extrême ?
Le statut particulier de Washington DC aux Etats-Unis a du sens dans le cadre du système fédéral américain. Mais Bruxelles peut-elle demeurer la capitale de l'Union si elle cesse d'être la capitale d'un Etat membre de l'Union ?
En Italie, on a coutume de dire que la nation italienne, en cent cinquante ans d'histoire, n'a toujours pas réussi à se doter d'un Etat digne de ce nom. En Belgique serait-ce l'Etat, créé en 1830, de par la volonté d'une élite wallonne avec le soutien de la France de Louis-Philippe, qui aurait échoué dans sa tentative de créer une nation, en dépit de la stabilité de la monarchie, de l'empire colonial… et du football ?
« Entre Flamands et Wallons, il y a autant de similarités qu'entre Esquimaux et musulmans… » Lorsque l'on écoute aujourd'hui à la télévision française certains commentaires extrêmes de Flamands et désormais de Wallons sur l'unité de la nation belge, on ne peut que se demander ce qui est advenu à l'identité européenne, et ce qui