Groupement de textes
Article « guerre », Dictionnaire philosophique, Voltaire, 1764

Plan

I. Le conte classique détourné
a. Le prince du conte
b. Les marques de l’indétermination

II. Le conte philosophique
a. L’absurdité des prétentions du prince
b. Un jeu de guerre enfantin

III. Un apologue empreint de l’ironie voltairienne
a. La guerre est criminelle
b. Critique de la religion qui sert la guerre

Introduction

Le texte étudié est extrait de l’article « Guerre » du Dictionnaire philosophique de Voltaire publié en 1764. Voltaire est un philosophe des Lumières qui défend des idées de tolérance, s’élevant contre le pouvoir absolu de la monarchie, l’esclavagisme et la guerre. Ce texte participe à ces idées qui conduiront à la Révolution française.
Ce texte présente l’intérêt d’une argumentation au travers d’un récit. Il vise à dénoncer les horreurs et surtout l’absurdité de la guerre. Pour ce faire, Voltaire écrit cet article à la manière d’un conte ? Ce conte a l’allure d’un conte merveilleux mais est en réalité un conte philosophique. Il est également un exemple de la fameuse ironie voltairienne, en détournant par exemple le registre épique.
Dans un premier temps, nous verrons que Voltaire détourne habilement les principes du conte classique. Par la dénonciation de l’absurdité de la guerre, il le transforme ensuite en un conte philosophique. Sa critique passe aussi par l’emploi par Voltaire de son habituelle ironie.

I. Le conte classique détourné

a. Le prince du conte
Voltaire a repris les attributs d’un personnage de conte : le récit prend sa source dans la noblesse, nous avons là le prince du conte. Notons le champ lexical de la noblesse et du pouvoir allié à celui de l’armée : « généalogiste », « prince », « ligne » (au sens de la descendance), « comte », « maison » (au sens de famille noble), « province », « droit divin », « conseil », « gloire », « pouvoir », « puissances », « chef », « drapeaux ». Nous serions presque dans le