Articulations cliniques
Articulations cliniques de o*
Comme l’indique le titre de cet exposé, je vais faire usage d’une notion de Lacan, o (phi zéro), dont j’espère montrer qu’elle est une notion structurale qui permet de repérer et d’organiser, voire de différencier toute une série de phénomènes dans l’abord clinique des psychoses. Il n’est sans doute pas superflu de commencer par un bref rappel des thèses de Lacan sur la psychose au moment où il introduit ce terme de o, c’est-à-dire dans l’écrit de 1958 « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose ». Reprenant les développements de son troisième séminaire, il définit la psychose par le manque d’un signifiant. Un signifiant fait défaut dans l’armature signifiante minimale du sujet, déjà posée par Freud, qu’est l’oedipe. En reprenant la catégorie freudienne de la Verwerfung, Lacan pose que la forclusion du Nom-du-Père et l’échec de la métaphore paternelle constituent « le défaut qui donne à la psychose sa condition essentielle, avec la structure qui la sépare de la névrose » (1) Vous vous souvenez certainement de l’écriture par Lacan de la métaphore paternelle comme opération de substitution signifiante par laquelle le Nom-du-Père barre le désir de la mère et donne une signification au sujet : la signification phallique. La coordination du père au phallus et à la castration est reprise à Freud et écrite ici en termes signifiants. Lacan construit son schéma R dans cet écrit en référence à l’oedipe freudien et montre par son élaboration comment la métaphore paternelle et son effet de signification phallique est constitutive du sujet et conditionne le rapport du sujet à la réalité. Dans le
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ANNE STEVENS-LYSY
Schéma R: schéma les sommets P et (phi) maintiennent les triangles du symbolique et de l’imaginaire, qui ensemble enserrent le champ de la réalité. On peut donc écrire sous la forme de l’implication P¯ cette métaphore qui permet au petit monde de chacun de tenir. C’est