Au bout du petit matin
I. La maladie A) Un réalisme sans complaisance B) La condamnation des populations antillaises C) Passage à l'abstraction (introduction)
II. La dénonciation des illusions A) Le charme trompeur B) Une immense tromperie C) La résignation au silence
III. L'espoir A) La sensibilité du poète B) Le rêve contre le cauchemar C) Formes et force du rêve de régénérescence
Éléments d'intro:
Aimé Césaire occupe une position particulière au confluent de deux cultures, celle de l'Europe qui a assuré sa formation intellectuelle et celle des Antilles dont il est originaire ; il a pris conscience que ses premières œuvres étaient fortement marquées par une imitation de la culture "blanche" et un avilissement qu'il refusera. Le malaise et le déchirement qu'il éprouve et l'effort de libération qu'il accomplit s'expriment dans son Cahier d'un retour d'un pays natal, publié en 1947. Le poème en prose "Au bout du petit matin" est un long texte particulièrement violent qui met en avant le rapport conflictuel entre les Antilles et lui, et dont le début (on peut parler d'incipit) présente cette relation d'amour-haine si particulière en rappelant ses prises de position anticolonialistes à travers l'évocation d'un paysage peu amène et de ses habitants résignés. Nous nous demanderons comment le poète parvient à maladie dont souffrent les Antilles, la façon dont il dénonce les illusions largement diffusées à leur égard, et l'espoir qu'il conserve malgré tout d'une renaissance possible de son pays.
A) Un réalisme sans complaisance * Césaire montre la réalité des Antilles, misère et déchéance sociale. "Une vieille misère pourrissant sous le soleil", "les Antilles qui ont faim", "les Antilles dynamitées d'alcool", "les Antilles grêlées de petite vérole". La structure métonymique montre que c'est le lot commun de toute une région. La force des images souligne la violence du constat. * Césaire recourt aux