AU-DELA DU PIB POUR UNE AUTRE MESURE DE LA RICHESSE
Résumé :
Dans son analyse, Dominique Méda tente de répondre à la question : « Qu’est-ce que la richesse ? ». Celle-ci débute par une critique de la société actuelle, qui, a tendance à considérer le taux de croissance comme la valeur indispensable. Son analyse n’opte pas non plus du côté d’un arrêt total de la croissance, mais pense qu’il faut aujourd’hui se réinterroger sur la notion de PIB. Selon elle, on ne peut considérer une société comme « riche », en se basant seulement sur l’indicateur de PIB, mais que l’on pourrait cependant mesurer sa « réelle richesse » en se basant sur le bien-être social. D’après D. Méda, le premier coup de force de l’économie est l’assimilation de la richesse à ce qui est produit et qui peut être vendu. Malthus, est l’un des premiers à dénoncer cette assimilation dans les Principes d’économie politique. Malthus distingue les physiocrates français, qui donnent une définition restreinte de la richesse comme étant le produit net de la terre et les extensifs, qui lui donnent une définition trop étendue. Selon Malthus, les conditions du bonheur seraient les éléments constitutifs et structurants de la vie individuelle (religion, morale…) et les éléments qui contribuent au plaisir et à la culture. Cependant, Malthus considère que ces deux catégories sont à exclure du champ de la richesse, car n’ayant pas de valeurs, on ne peut pas évaluer leur somme ni même les inventorier et l’on ne peut donc pas les intégrer à l’économie. Il explique ainsi que seuls les biens matériels peuvent représenter la richesse. En revanche, D. Méda affirme que le vrai obstacle est le préjugé selon lequel la richesse d’une société est un ensemble de ressources consommables ou échangeables. Malthus parle ensuite du travail productif, qui produit de la richesse. D. Méda s’interroge alors sur ce que produit le travail improductif, et elle critique fortement l’analyse de Malthus sur ce sujet, notamment le fait de ne