Au lecteur
En quoi ce passage peut-il témoigner à la fois de l'oeuvre dans son ensemble et situer l'auteur dans son époque et dans le courant littéraire humaniste?
I - Un individu universel :
Iloppose son individualité à celle des autres (« le peuple », « je »)
Il n'est pas un modèle mais un exemplaire d'humanité (« chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition »)
Le refus d'être un modèle s'explique non par de la modestie mais par l'impossibilité d'être quelque chose d'immuable dans un monde par nature instable (« le monde n'est qu'une branloire pérenne »). il reprend la doctrine du philosophe grec de l'Antiquité Héraclite : « rien ne subsiste, rien ne demeure jamais identique ».
Dans un monde où actionet agitation sont parfois confondues, la sagesse réside parfois chez les plus humbles (« Je propose une vie basse et sans lustre.. »).
II – Un homme en quête de la sagesse
D'emblée, Montaigne se situe dans le courant humaniste et le refus de l'enseignement didactique (« Les autres forment l'homme, je le récite »)
Le monde etant en perpétuel mouvement la vérité ne peut être fixe et inuable. Dire la vérité c'est dire le changement (« je ne contredis...je ne la contredis point »). Se contredire c'est refuser de se fixer dans un état définitif » (« mon âme est toujours en apprentissage et en espreuve »))
III – L'aspect religieux
- Il s'agit ici d'une réflexion sur un thème majeur de la religion chrétienne : le Repentir.
Pour l'auteur on ne peut pas rejeter comme étranger un péché ou un vice faisant partie intégrante de notre personnalité car se serait rejeter cet « autre moi-mesme ».
Montaigne insiste sur le mot « passage » qu'il oppose à « l'estre » (« je ne peins pas l'estre je peins le passage ») : il oppose ici la stabilité d'un état et le mouvement. Sur un plan métaphorique le passage désigne la transition de la vie à la mort : peindre le passage c'est parler de l'essence même de l'Homme ».
Conclusion :Ce passage