Automne 2012
1. Chant d’automne
Charles Baudelaire (1821-1867) est un poète français très connu.’’ Chant d’Automne ‘’ a été publié en 1857 dans le célèbre recueil Les fleurs du Mal. Ce poème est classée dans la partie ‘’Spleen et idéal’’ (Les fleurs du mal est divisé en 6 parties ) , ‘’Spleen’’ signifie le désespoir, l’ennuie, la débouche et la tentation. A l’époque, l’auteur était pris d’un ennuie maladif qui lui causa de nombreux troubles. Ce poème reflète en tout point sa mélancolie abusive par rapport à l’été qui s’en va pour faire place à l’automne.
Chant d’automne
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé. J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ; L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui ? - C’était hier l’été ; voici l’automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. II J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer. Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère, Même pour un ingrat, même pour un méchant ; Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant. Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide ! Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l’été blanc et torride, De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !
‘’ Chant d’automne’’,