Autoportrait de charles de gaulle
I] Un héros
a) L'incarnation d'un « chef »
Celui que le mémorialiste appelle « de Gaulle » est un dirigeant exemplaire dans ses responsabilités, n'en dérogeant jamais, les assumant jusqu'à leur terme. Justement, il se trouve « En charge » (p. 283) du pays, il en est l'autorité restaurée, la seule autorité. Aussi se voit-il chargé de prendre en main les forces armées alors convalescentes et peu structurées, avant de les remettre en les mains de l'état-major (p. 160-161). Il est aussi chargé des questions économiques, et ce en « dernier ressort » (p. 146). Il en va de son affaire de « tenir les rênes » (p. 123) du gouvernement provisoire. Il se montre certes intraitable avec ses collaborateurs, mais « de Gaulle » l'est surtout avec lui-même. En réalité, il est « un chef qui ne saurait ni composer avec son devoir, ni plier sous son fardeau » (p. 158).
b) Le charisme du héros
L'action du général de Gaulle met en lumière des qualités propres aux héros, mythologiques, fictifs, ou non. Dès son retour sur le sol natal, il s'attelle à faire un tour de France des Provinces, il multiplie tant les déplacements que le lecteur voit en lui le chef omniprésent, le héros rêvé (p. 15-30), doué d'ubiquité. Surtout, de Gaulle montre sa clairvoyance et sa certitude quant aux évènements à venir. Il affirme même qu'il ne