Autopsie de la grève chez alcan en 1995 : analyse stratégique (synthèse)
« Rationalité, pouvoir et identités : autopsie de la grève chez Alcan en 1995 », par Paul-André Lapointe, dans Dupuis, Jean-Pierre, sous la direction de, Sociologie de l’entreprise, Gaëtan Morin éditeur, 2007, pages 376 à 385.
Analyse stratégique : synthèse rédigée par Gilles Cazabon, chargé de formation
Ce cas portant sur la grève de 1995 chez Alcan au Saguenay-Lac Saint-Jean nécessite d’utiliser deux outils théoriques, soit les notions de régulation et d’identité, afin de bien le mettre en lumière. C’est d’ailleurs ce que fait Paul-André Lapointe, auteur du cas.
Après avoir identifié les acteurs en présence, soit la direction d’Alcan d’un côté et le syndicat de l’autre (représentatif des travailleurs qui, eux, sont une ressource pour le syndicat), l’auteur du cas apporte quelques précisions à propos des transformations subies par le syndicat au fil des années. De la CSN avant les années 1970, les travailleurs passent à la FSSA (syndicat indépendant) dans les années 1970 dont le nombre de syndiqués a chuté au cours des dernières années. Le principal syndicat de la FSSA est le SNEAA. Puis, en 1994, les travailleurs de l’usine d’Alma quittent la FSSA pour former à leur tour un syndicat indépendant. Pendant ce temps, la FSSA radicalise son discours et ses stratégies.
Deux modèles d’organisation du travail s’opposent ici : l’un lié à d’anciennes technologies et au taylorisme, que l’on retrouve principalement au complexe de Jonquière, l’autre lié à de nouvelles technologies et à un modèle plus souple d’organisation, tenant compte du management moderne.
À la suite de précédentes négociations patronales/syndicales, à l’aube des années 1980, un compromis avait été trouvé, compromis qui s’est fragilisé au fil du temps, surtout par rapport aux revendications salariales, à la sécurité d’emploi et à la réorganisation du travail. Cette fragilisation est entre autres le fait de la radicalisation des