Autrui
- Le solipsisme et l’existence d’autrui (Descartes) : La question portant sur autrui et son existence trouve sa source dans la philosophie cartésienne du cogito posé comme fondement de la philosophie. À partir du moment où le « je » devient la seule certitude, l’idée d’autrui devient problématique. Descartes a besoin de prouver l’existence de Dieu pour s’assurer de l’existence d’autrui (et du monde extérieur).
- L’intersubjectivité (Husserl): L’ego est d’emblée ouvert à autrui. Il n’a pas les mêmes relations avec celui-ci qu’avec les objets du monde d’une part parce qu’il y a association passive de son corps à celui de l’autre, d’autre part parce que, par l’imagination, il peut faire « comme si » il était à la place de l’autre. Le monde dans lequel nous vivons est intersubjectif.
- L’être-avec (Heidegger) : Il est impossible de penser un sujet sans relation aucune avec d’autres sujets pour lui greffer après-coup cette relation à l’autre. L’existant humain (Dasein) est être-avec. C’est-à-dire que la solitude et le solipsisme ne sont que des modes déficients de cet être avec : je suis seul signifie exclusivement que l’autre manque.
- Le regard (Sartre) : Autrui me dévoile que je ne suis pas le centre de mon monde. Il me « vole mon monde ». Son regard me dépossède de moi-même car il me constitue en objet parmi les objets du monde. Autrui devient par là même une pleine subjectivité dans la mesure où il n’y a d’objet que pour un sujet. Mais pour me ressaisir en tant que sujet, je dois à mon tour constituer l’autre en objet. Cette lutte des consciences ne peut s’apaiser.
- La reconnaissance (Hegel) : La conscience de soi n’est qu’en tant qu’elle se différencie de l’autre. Le moi se pose en s’opposant, en fixant les limites qui le séparent d’autrui. De plus, pour parvenir à la conscience de soi, la reconnaissance d’autrui est nécessaire : je désire que le désir de l’autre