Avalon high
Alfred Lord Tennyson
CHAPITRE 1
Et près de la lune le moissonneur épuisé, Entassant les bottes de céréales sur les hauteurs dégagées, Écoutant, murmure : « C'est la fée la Dame de Shallot. » - Quelle chance tu as ! Vous pouvez faire confiance à ma meilleure amie Nancy pour voir les choses sous cet angle. Nancy est ce qu'on appelle une «optimiste ». Non que je sois pessimiste. Disons plutôt que je suis pragmatique. Du moins, d'après Nancy. Et que j'ai, apparemment, beaucoup de chance. - Comment ça ? ai-je demandé. - Tu sais bien, a répondu Nancy. Tu vas pouvoir tout recommencer depuis le début dans un nouveau lycée où personne ne te connaît. Du coup, tu pourras être qui tu veux. Te façonner une nouvelle personnalité sans qu'on te dise : «De qui te moques-tu, Ellie Harrison? Je me souviens, quand tu as mangé de la colle au CP... » - J'avoue que je n'y avais pas pensé, ai-je fait. Mais permets-moi de te rappeler que c'est toi qui as mangé de la colle. - Tu vois bien ce que je veux dire! a soupiré Nancy. En tout cas, bonne chance. Au bahut et ailleurs ! - Oui, ai-je murmuré, sentant à travers les mille cinq cents kilomètres qui nous séparaient qu'il était temps de raccrocher. À bientôt, Nancy ! - Au revoir, a-t-elle répondu avant d'ajouter une dernière fois: Quelle chance tu as ! À vrai dire, jusqu'à ce que Nancy me le fasse remarquer, je n'avais pas pensé qu'il y avait quoi que ce soit de réjouissant dans ma nouvelle situation. À part la piscine, bien sûr. On n'en a jamais eu. Avant, si Nancy et moi on avait envie de faire une trempette, il fallait qu'on prenne nos vélos et qu'on pédale pendant huit kilomètres - et je peux vous dire que ça montait - pour atteindre Como Park. En tout cas, quand mes parents m'ont annoncé qu'ils prenaient une année sabbatique, heureusement qu'ils ont précisé qu'on aurait une piscine à