Avant son arrivée à paris, julien assiste dans la voiture de poste à une discussion entre saint-giraud, un aristocrate qui souffre de
Napoléon à la Malmaison (résidence de l’Empereur) puis, le soir du troisième jour, chez l’abbé Pirard qui lui explique ce que l’on attend de lui, en quoi consiste le travail de secrétaire. Il rappelle à Julien l’histoire de la famille de la Mole, et notamment de Boniface de la Mole qui a eu la tête tranchée le 26 avril 1574 sous Charles IX. Il s’interroge sur Julien en déclarant : « Avec ce je ne sais quoi d’indéfinissable, du moins pour moi, qu’il y a dans votre caractère, si vous ne faites pas fortune, vous serez persécuté ; il n’y a pas de moyen terme pour vous. » Julien, ému d’avoir trouvé un père en l’abbé Pirard, arrive devant l’hôtel de la Mole et pénètre dans les salons,
« patrie du bâillement et du raisonnement triste ». Présenté au marquis, puis rhabillé de pied en cap, il s’extasie sur la bibliothèque de l’hôtel de la Mole, et dîne ensuite avec le marquis et la marquise, le comte de la Mole et Mathilde, leurs deux enfants, et atténue un peu par sa brillante érudition la mauvaise impression qu’il a faite au marquis en écrivant cela avec deux « l ». Julien découvre non sans stupéfaction que tout le monde est extrêmement poli avec lui, même le jeune Norbert de la Mole, fils du marquis, avec qui il fait du cheval. Cependant, « malgré tant de bontés, Julien se sentit bientôt parfaitement isolé au milieu de cette famille. Tous les usages lui semblaient singuliers, et il manquait à tous. Ses bévues faisaient la joie des valets de chambre ».
Julien apprécie cependant le marquis de la Mole, plus que sa femme et les dîners où il est obligé d’assister. Mathilde l’entend ainsi confier à l’abbé Pirard qu’il s’ennuie mortellement à ces dîners et estime que Julien « n’est pas né à genoux ».