Bac + 5, et alors ?
Une récente étude révèle que les jeunes diplômés français arrivent sur le marché du travail avec un Bac + 5 , quand leurs collègues européens y arrivent avec un Bac + 3.
A quoi peuvent donc nous servir ces deux années supplémentaires ?
A être plus compétitifs ?
A être plus heureux ?
Finalement, ces deux années ne servent à rien.
Elles sont le résultat d’une course au diplôme engagée en France depuis quelques années maintenant.
Dans notre pays, tout le monde est persuadé que le nombre d’années effectué par la jeunesse après le Bac , conditionne son emploi et son bonheur, la prospérité du pays, l’élévation de son niveau de civilisation.
Certes, les chiffres prouvent qu’un diplômé trouve ou retrouve plus facilement du travail qu’un non diplômé.
Cela revient il à dire que tout le monde doive poursuivre des études jusqu’au niveau le plus élevé possible ?
Oui, c’est ce que l’on croit
Le problème, c’est que le pays n’a pas besoin de millions de BAC +5.
Il a aussi besoin de boulangers, de mécaniciens, d’ajusteurs, d’infirmières, d’ouvriers qualifiés, de techniciens, de secrétaires…
Et le taux d’emploi des diplômés tient au fait que les employeurs ont vite compris que pour le prix d’un bac +2, ils pouvaient se payer un Bac +5 .
Surtout, il y eu effet de substitution : les Bac +5 ont remplacé les Bac +2, les BAC + 2 ont remplacé les Bac pro, qui , eux mêmes, ont remplacé les CAP.
Mais, sauf exception, ceci ne signifie pas que les emplois tenus précédemment par des Bac ou des BAC +2 aient évolué en terme de qualification et requièrent objectivement de posséder un Bac+5.
Cette « diplômite » à la française a eu, a encore, les conséquences suivantes :
- Des milliers de jeunes continuent à s’engouffrer, dans la voie sans issue, pour la plupart, des études longues universitaires conçues pour former une élite enseignante.
- Des milliers de jeunes, qui auraient fait d’excellents techniciens, n’ont en tête que l’idée d’ajouter 2 ou 3 années