Bac blanc poesie de laideur corrige
Bac Blanc n°2 : Analyse de corpus (semi-rédigée)
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Le corpus proposé à l’étude regroupe trois poèmes du XIXème et XXème, siècles durant lesquels la poésie a connu des évolutions importantes. On peut dès lors se demander dans quelle mesure les textes regroupés ici, « J’aime l’araignée, j’aime l’ortie » de Victor Hugo, « Une Charogne » de Baudelaire ainsi qu’« Ode inachevée à la boue » de Ponge, rompent avec l’image traditionnelle que nous avons de la poésie. Nous verrons comment ces trois poèmes, qui pour certains se présentent sous une forme versifiée relativement classique, évoquent et font l’éloge de réalités qu’on n’associerait pas spontanément à la poésie.
1er critère de confrontation = la forme versifiée ou non
« J’aime l’araignée, j’aime l’ortie » et « Une Charogne » se présentent d’abord comme des poèmes en vers de facture classique. Toutefois on peut souligner que le premier texte qui fait alterner décasyllabes et pentasyllabes sur un schéma de rimes croisées est plus surprenant que le second en matière de versification. Alors que Baudelaire utilise des mètres classiques, alexandrins et des octosyllabes, Hugo recourt ici à un vers impair, plus rare. Mais son poème n’est pas non plus d’une audace révolutionnaire en matière de versification, rien de comparable en tout cas avec l’« Ode à la boue » de Ponge qui se présente comme un poème en prose, sans vers ni rime. L’appellation de poème est néanmoins pleinement justifiée par tout un travail sur les rythmes et les sonorités : rythme régulier « La boue plaît/ aux cœurs nobles ». (3/3), phénomènes d’accélérations, puis de ralentissements rythmiques : « Il y a en elle comme des lutteurs cachés, couchés par terre, qui agrippent vos jambes ; comme des pièges élastiques ; comme des lassos », jeu su le b initial de « boue » : « C'est de la boue ! dit-on des gens qu'on abomine2, ou d'injures