BAC fr 2006 POESIE Apollinaire
BACCALAUREAT PROFESSIONNEL
EPREUVE DE FRANÇAIS
(L’usage de la calculatrice est interdit)
Coefficient : 3
Durée : 2h30
Guillaume APOLLINAIRE, Lettres à Lou.
Basé à Nîmes, dans un régiment d'artillerie, Guillaume Apollinaire s'attend à rejoindre le front d'ici peu. La liaison amoureuse qu'il entretient avec Louise de Coligny (« Lou ») donne naissance à une abondante correspondance.
Texte 1 :
Adieu !
’ amour est libre, il n’est jamais soumis au sort Lou, le mien est plus fort encor que la mort n cœur, le mien te suit dans ton voyage au Nord ettres ! Envoie aussi des lettres ma chérie n aime en recevoir dans notre artillerie ne par jour au moins, une au moins, je t’en prie entement la nuit noire est tombée à présent n va rentrer après avoir acquis du zan * ne, deux, trois… A toi ma vie ! A toi mon sang ! a nuit mon coeur la nuit est très douce et très blonde. Lou le ciel est pur aujourd’hui comme une onde. n cœur, le mien, te suit jusques au bout du monde.
’heure est venue. Adieu ! l’heure de ton départ n va rentrer. Il est neuf heures moins le quart ne… deux… trois… Adieu de Nîmes dans le Gard
4 fév. 1915
* zan : réglisse
Guillaume APOLLINAIRE, Lettres à Lou.
Texte 2 :
Nîmes, le 11 mars 1915.
1 De toi depuis longtemps je n'ai pas de nouvelles Mais quels doux souvenirs sont ceux où tu te mêles, Lou, mon amour lointain et ma divinité, Souffre que ton dévot adore ta beauté ! 5 C'est aujourd'hui le jour de la grande visite Et, tous, mon cher amour nous partirons ensuite. C'est question de jours. Je ne te verrai plus Ils ne reviendront plus les beaux jours révolus... Sais-je, mon cher amour, si tu m'aimes encore ?
10 Les trompettes du soir gémissent lentement Ta photo devant moi, chère Lou, je t'adore Et tu sembles sourire encore à ton amant. J'ignore tout de toi ! Qu'es-tu donc devenue ? Es-tu morte es-tu vive et l'as-tu renié
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