« Bacalhau blues »
Un récit encadré. Les bornes de l'œuvre, émaillés d'une comptine, pudiquement, vitrifient l'image de ces deux petites filles qui n'atteignent pas la vingtaine d'années en additionnant leurs âges...lapidées par les coups de galoche et les taloches d'un père indigne , fatiguées aussi des mauvais coups du sort... Linda et Esperança , ce sont leurs prénoms, affrontent l'arène des écoles, où elles découvrent le racisme, la xénophobie : « des vexations, des humiliations qui creusaient le ventre des trois enfants autant que les privations alimentaires » (page 232) « La torture » poursuit sa « marche » : les deux gamines confrontent l'image du père idéal (le paon) se muant en père indigne (le tigre), et refusent de se jeter dans la fosse aux lions de la « cacophonie adulte » : « les enfants enroulaient leurs pensées dans une serviette humide, se réfugiant dans les jachères de leur cerveau ». Une jachère sentimentale comme sauf-conduit pour ces enfant privés d'amour, de tendresse, de caresses. A cause d'un père dont la rage « fait trembler les vitres avant les yeux des enfants » (page 226) « à cause d'un père qui tuait la vie avant qu'elle n'éclose » (page 3). Bacalhau blues, c'est en définitive l'histoire d'une résilience impossible (terme repris à Boris Cyrulnik) ; « la