Séquence n°2: L'esclavage

Lecture analytique n°2: Voltaire-Candide: «Le nègre de Surinam»

Candide est un conte philosophique qui est une œuvre pour dénoncer l'optimisme du philosophe allemand Leibniz représenté par Pangloss et Voltaire représenté par Candide. Candide dénonce dans cet œuvre l'optimisme et aussi d'autres choses dont l'esclavage.

La dénonciation de l'esclavage comme l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et de la liberté est un thème qui revient à plusieurs reprises au XVIIIème siècle.
Après Montesquieu, Voltaire inscrit cette préocupation aux nombres de scènes dont témoigne ces démarches en faveur de Calas ou du chevalier de la Barre.
Dans tous ces cas, il s'agit de prendre la défense d'être privé de liberté ou pire de la vie de manière arbitraire.
Dans le contexte de Candide, la rencontre du héros avec le nègre de Surinam au chapitre 19 juste au sortir de l'Eldorado constitue un choc brutal. C'est le retour à la réalité du mal dans toute son horreur. Candide ne peut plus se laisser aller à une quelconque croyance optimiste.
Nous nous demanderons de quelles manières Voltaire nous propose sa démonstration.
La lecture analytique du passage pourra s'attacher à définir le contenu du constat établit de manière faussement détaché à en souligner l'ironie douloureuse et à montrer en quoi consiste à la fois sur le plan du conte et sur celui du combat de Voltaire, l'efficacité de cet épisode.

I. Le constat

1. Le constat dans le récit

Ce simple constat se situe sur deux plans.
Tout d'abord, le récit est dicté par le narrateur (Volaire) qui semble ne pas prendre parti et donner les choses quel quel sont de manière neutre. Il nous présente le personnage d'entrée sans appitoiement apparent à travers des détails vestimentaire "la moitié de son habit" (l2), "d'un caleçon de toile bleue" (l2-3) puis par l'indication des éléments manquant "à ce pauvre homme": "il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite"