Bain turc d'ingres parallèle avec la chevelure baudelaire
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Nous pouvons effectuer un parallèle entre la poésie de Baudelaire et la peinture d'Ingres. En effet, la poésie de l'un, comme la peinture de l'autre, s'impreignent de l'univers oriental. Voici un exemple avec La Chevelure, poème de Charles Baudelaire publié en 1857 dans le recueil Les fleurs du mal, dont quelques vers trouvent résonnance dans Le Bain Turc : La langoureuse Asie et la brûlante Afrique Tout un monde lointain, absent, presque défunt, [...] Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse, Infinis bercements du loisir embaumé ! [...] J'enivre ardemment des senteurs confondues De l'huile de coco, du musc et du goudron. [...] Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde ! N'es-tu pas l'oasis où je rève, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir ? Le poème fait principalement appel à l'odorat avec l'évocation de multiples parfums exotiques. De même, les parfums envahissent l'espace du tableau. Les senteurs circulent de gauche à droite, du bas vers le haut ; la gourmandise est stimulée au devant de la scène, rassasiée au fond : les diffuseurs d'encens, lampe et encensoir, sont disposés tantôt dans l'extrémité gauche du tableau, par terre, au pied de la danseuse ; tantôt du côté droit de la composition, balançant dans les mains de la coiffeuse, au dessus des têtes. Au premier plan, on trouve des fruits, des épices et café ; au fond également, dans les petits verres et dans la bouche d’une femme qui s’apprête à manger goulument une friandise. Il est relativement aisé d'imaginer la musique qui règne dans le bain turc : la femme qui joue d'un instrument impose son rythme, les castagnettes de la danseuse s’y accordent, plusieurs femmes frappent dans leurs mains (à gauche de la